Dossier : Rapport d'activités 2022

Pas de justice sans avocats indépendants

Le 27 octobre 2021, l’OVB, le barreau de cassation et AVOCATS.BE fêtaient le 20ème anniversaire de la création des Ordres communautaires en consacrant un congrès sur le thème essentiel de « pas de justice sans avocats indépendants ». 

Nous étions nombreux, que ce soit physiquement dans le prestigieux hémicycle du Sénat (restrictions sanitaires oblige, les places étaient malheureusement limitées) ou virtuellement, à avoir participé à ce très intéressant colloque. 

Outre des avocats aussi brillants que Patrick Henry, ancien président d’AVOCATS.BE, Vincent Nioré, Vice-Bâtonnier de Paris, Kati Verstrepen, ancienne Bâtonnière d’Anvers, des orateurs aussi passionnants que Stephanie D’Hose, présidente du Sénat, Didier Reynders, commissaire européen à la justice, Frédéric Van Leeuw, procureur fédéral, Raf Verstraeten, professeur d’université et Dirk Leestmans, journaliste se sont succédés au perchoir pour apporter des approches variées et parfois incisives sur ce sujet en évoquant également pistes et solutions ayant comme objectif de garantir concrètement notre indépendance.

Ce congrès était présidé par Madame Françoise Tulkens, Vice-Présidente honoraire de la Cour Européenne des Droits de l’Homme et André Alen, Président honoraire de la Cour constitutionnelle.

 

Le sujet est important à l’heure où, dans certains pays proches du nôtre, la démocratie est systématiquement et parfois imperceptiblement mise en danger par les mesures prises par le pouvoir politique à l’égard de la justice en général et des avocats en particulier. L’indépendance de notre profession doit faire l’objet d’une veille permanente pour éviter les dérives de régimes trop autoritaristes.

La qualité exceptionnelle des interventions a donné lieu à l’édition d’un ouvrage que l’on peut consulter en ligne.

Nourrissons-nous de ces interventions pour préserver une des bases de l’Etat de droit. Lorsqu’on ne permet plus à un avocat de s’exprimer librement et de conseiller ou défendre en toute indépendance, nous approchons dangereusement de systèmes politiques que nous réprouvons. Lorsque l’on met la pression sur les avocats en les entendant comme témoins, voire comme suspect, on joue parfois avec cette dangereuse frontière.

Notre indépendance est un enjeu fondamental pour notre profession mais surtout pour l’administration de la justice et la préservation de l’Etat de droit. Ne nous réveillons pas trop tard. Il est temps d’agir.

t comme le disait Madame Tulkens lors de la clôture de ce colloque : « en écho, je pense à cette phrase de René Cassin : « Celui qui s’endort en démocratie risque de se réveiller en dictature »