On ne peut passer sous silence la crise sanitaire qui a traversé notre planète durant ces trois dernières années. Les conséquences pour notre pays, notre justice, notre profession et notre institution sont gigantesques et nous n’en pesons pas encore l’ampleur réelle.
Ce fut bien entendu un choc. Un choc pour notre société tout entière mais aussi, bien entendu, pour les avocats.
AVOCATS.BE a été particulièrement vigilent pour éviter que la crise sanitaire devienne le prétexte d’une évolution définitive d’un certain nombre de règles. La tentation était grande pour le pouvoir politique de modifier des règles aussi essentielles que l’oralité des débats ou la présence physique à l’audience. Bien entendu, de l’accord des parties, on peut envisager la procédure écrite. Bien entendu, dans des cas spécifiques, on peut imaginer l’utilisation de la vidéo-conférence. Mais l’assemblée générale s’est prononcée très clairement contre une généralisation de ces procédures.
AVOCATS.BE a été particulièrement critique sur la manière dont le gouvernement a estimé pouvoir prendre un certain nombre de mesures. AVOCATS.BE a toujours souhaité que ces mesures soient prises par le pouvoir législatif au terme d’un débat au parlement et non par l’exécutif en dehors des pouvoirs spéciaux. AVOCATS.BE a été à l’initiative de la carte blanche signée par les présidents de l’OVB, d’AVOCATS.BE et du Bâtonnier du barreau de cassation, carte blanche qui fut le véritable déclencheur des débats sur ce qui allait devenir la loi pandémie.
A l’égard des avocats, AVOCATS.BE a voulu être le relais des mille et une informations émanant tant des cours et tribunaux que du monde politique. Il était indispensable d’avoir une information mise à jour en permanence face à la cacophonie des juridictions. Il aura fallu de nombreuses semaines avant d’avoir un peu de cohérence dans les décisions prises. En attendant, les avocats devaient savoir comment ils allaient pouvoir gérer leurs audiences. Les Tribunes flash et la mise à jour plus que quotidienne du site internet ont été des apports précieux.
Il reste évidemment les problèmes personnels rencontrés par les avocats et les conséquences sur la situation actuelle. Un dernier baromètre de la profession est en cours d’analyse. Il faudra réellement en tirer toutes les conséquences et que les résultats soient à l’origine de politiques volontaristes pour aider les confrères.
Enfin, notre relation au travail a incontestablement changé. Le développement des vidéoconférences a sans doute permis de comprendre que, pour régler des questions techniques, les déplacements pouvaient parfois être évités. Il en est de même des réunions des commissions au sein de notre institution. Mais, pour d’autres discussions, rien ne remplacer la présence physique des participants. Les relations humaines doivent retrouver un rythme normal après cette tempête.