C’est avec inquiétude que nous apprenons l’arrestation mardi par les autorités turques d’au moins treize avocats.
Ces avocats devaient assurer la défense de deux enseignants incarcérés et en grève de la faim. Or leur arrestation a eu lieu deux jours avant l’ouverture du procès.
Ce procès sensible, de deux enseignants limogés dans le cadre de l’état d’urgence instauré par le Président Erdogan, à la suite du putsch manqué du 15 juillet 2016, requiert que les droits de la défense des inculpés soient assurés en toute sérénité.
L’arrestation de plusieurs des avocats deux jours avant le procès est particulièrement interpellante.
Selon la déclaration d’un de nos confrères, Me Anil Arman Akkus : « Des mandats d’arrêt ont été émis contre 18 avocats. Nous savons que 13 (d’entre eux) ont été placés en garde à vue, et nous n’avons aucune nouvelle des 5 autres ».
Cette situation est inacceptable.
Les « Principes de base relatifs au rôle du barreau » adoptés par le 8ème Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants qui s’est tenu à la Havane (Cuba) du 27 août au 7 septembre 1990 dispose en son article 16 que
« Les pouvoirs publics veillent à ce que les avocats
a) puissent s'acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue ;
b) puissent voyager et consulter leurs clients librement, dans le pays comme à l'étranger ;
et c) ne fassent pas l'objet, ni ne soient menacés de poursuites ou de sanctions économiques ou autres pour toutes mesures prises conformément à leurs obligations et normes professionnelles reconnues et à leur déontologie. »
Nos confrères turcs doivent dès lors pouvoir accomplir leur mission de défense librement, en toute indépendance et sans aucune pression. AVOCATS.BE tient à témoigner son soutien aux avocats arrêtés et demande leur libération immédiate.