Par un communiqué de presse du 30 juin dernier, AVOCATS.BE avait appelé à une solution pragmatique dans le conflit qui oppose des centaines d’étrangers sans papier au gouvernement belge.
Pour rappel, des centaines d’étrangers sans papier mènent depuis 46 jours une grève de la faim à l’église du Béguinage à Bruxelles et à l’ULB/VUB. La situation est à ce point crispée que les grévistes ont fermé les portes de l’église du Béguinage, empêchant ainsi
toute aide sanitaire et tout approvisionnement en eau et en nourriture. La situation est de plus en plus dramatique. Elle est clairement dénoncée par les médecins qui suivaient ces grévistes.
Les avocats avaient suggéré, faute de régularisation collective, que les dossiers de chacun des grévistes puissent être pris en considération. En ayant une interprétation large de la notion des circonstances exceptionnelles, qui permette aux autorités de prendre en considération les demandes formulées en Belgique, et non de l’étranger comme c’est normalement la règle, l’Office des Etrangers aurait pu déclarer les demandes recevables avant d’en analyser le fondement.
Par la presse, nous savons que le premier Ministre a refusé une rencontre discrète avec les représentants des grévistes accompagnés de représentants des universités et de la société civile. Il explique ce refus notamment en confirmant la confiance en son secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration mais également en précisant que « les personnes concernées ont donc bien la possibilité de voir leur dossier réexaminé individuellement ».
Or, Monsieur Alexander DE CROO ne peut ignorer la problématique juridique liée à la prise en compte des demandes d’autorisation de séjour formulées depuis la Belgique. Il ne suffit pas de l’affirmer. Il faut que, concrètement, les demandes soient jugées recevables.
Ensuite, il faudra effectivement vérifier si les conditions de fond sont rencontrées pour permettre la délivrance de titres de séjour. Il faudra également garantir que de véritables moyens soient mis en œuvre pour un traitement rapide et objectif de ces demandes par
l’Office des Etrangers.
AVOCATS.BE ne demande que l’application des règles mais avec souplesse et humanité.
« Ce n’est pas en fermant la porte au dialogue qu’une solution pourra voir le jour » précise Xavier Van Gils, président d’AVOCATS.BE. « Les avocats sont prêts à assumer un rôle de médiateur pour que la confiance puisse revenir entre les grévistes et le gouvernement » indique Jean-Marc Picard, président de la commission du droit des étrangers d’AVOCATS.BE.
Tout comme d’autres organisations, AVOCATS.BE est très inquiet de la tournure des événements.