On aurait tant aimé
On aurait tant aimé pouvoir vous donner des nouvelles rassurantes en ce début d’année judiciaire, vous dire que la vie dans nos palais reprendrait son cours normal, que tout, ou presque, serait comme avant la crise du Covid-19.
En fait, nous n’en savons trop rien. La crise est toujours là et nous ne pouvons que rester très prudents. Aucune décision ne semble attendue avant la semaine prochaine.
Un premier bilan ?
En cette fin d’année judiciaire est venu le temps des bilans. AVOCATS.BE n’y échappe pas.
Mais, comment imaginer de faire un bilan de cette année alors qu’une crise sanitaire internationale est venue perturber tous les projets ? Peut-être simplement en rappelant tout ce qui a été réalisé et surtout tout ce qui est en chantier et qui a été quelque peu freiné. Peut-être aussi en tirant les premiers enseignements de cette crise.
Prenons un peu de hauteur !
Il n’est pas évident, alors que nous sommes nombreux à subir les effets de la crise du Covid-19, que ce soit physiquement, moralement ou économiquement, de se rappeler ce qui est parfois essentiel.
A de nombreuses occasions, nous avons pu lire ou entendre le mot « solidarité ». Le terme est souvent galvaudé. Il permet trop souvent de se donner bonne conscience sans pour autant passer à l’action.
Soyons créatifs !
Les économistes sont nombreux à nous prédire des jours bien sombres pour notre économie. A les entendre, le nombre de faillites va exploser dans les mois à venir. Ce sont autant d’entrepreneurs qui risquent de voir leurs activités cesser avec ce que cela engendre comme drames humains pour eux et pour les membres de leur personnel. Les chiffres les plus inquiétants sont communiqués dans les secteurs les plus touchés comme l’Horeca ou la culture.
Ces prédictions risquent bien d’être des réalités.
Rien ne sera plus comme avant : vraiment ?
Voici plus de deux mois que la crise du coronavirus a bloqué le fonctionnement normal de notre société. Les relations sociales sont transformées, l’économie tourne au ralenti mais le déconfinement s’amorce lentement.
L’enquête menée par AVOCATS.BE et à laquelle vous avez répondu en nombre a permis d’objectiver certains ressentis. Il y a bien entendu la diminution voire l’arrêt de l’activité pour certains. Il y a la volonté d’envisager un changement d’orientation professionnelle ou une restructuration de ses activités. Avec les bâtonniers, nous allons analyser les résultats et tenter d’apporter quelques réponses dans les limites de nos compétences.
Déconfinement : et qu’en est-il de la justice ?
Ce ne sera décidément pas la première fois que je parlerai de cacophonie dans le cadre de cette crise du Covid-19. Ce fut la cacophonie des ordonnances de confinement. C’est maintenant celle des ordonnances de déconfinement. A qui la faute ?
Il n’est sans doute pas encore venu le temps de chercher les responsables. Mais on peut tout de même se poser quelques questions.
L'éloge de la normalité
Ce mardi, le Ministre de la Justice a réuni les magistrats (collège des cours et tribunaux et collège des procureurs généraux) et les avocats (l’O.V.B. et AVOCATS.BE) à son cabinet. Le sujet de la réunion : le déconfinement.
Cela peut paraître étonnant mais une telle réunion fait du bien. Imaginer déjà l’après-crise donne un peu d’espoir. Il est plus que temps !
Les avocats continuent à travailler
Les premiers arrêtés royaux, qui modifieront nécessairement nos habitudes durant la période de crise, sont tombés. D’autres sont en préparation.
Nous en avions reçu des projets que nous avions abondamment commentés, dans l’urgence, en quelques heures. Ces projets amendés ont ensuite été transmis au Conseil d’Etat et ils tenaient compte de certaines de nos observations et de celles de l’O.V.B.
Restons solidaires
Hier soir, à 20 heures, comme tous les soirs depuis une semaine, j’ai ouvert la fenêtre et j’ai applaudi. C’est peut-être idiot mais ce n’est pas inutile. Ce geste de solidarité à l’égard de l’ensemble du personnel soignant a du sens pour eux et pour nous.
Entre nous mais aussi avec l’ensemble du monde judiciaire, magistrats, greffiers et employés du monde judiciaire, restons unis ! Ils tentent souvent de faire l’impossible avec les moyens dérisoires dont ils disposent.
J'ai honte
Savoir que, dans un pays de l’Union Européenne, berceau de la démocratie, des hommes, des femmes et des enfants sont au mieux totalement abandonnés voire même rejetés comme des chiens parce qu’ils fuient des pays en guerre me fait honte.
Hussein a dix ans. Il a froid. Il a faim. Il survit dans un camp. Il est orphelin. Il est la proie facile de bien des prédateurs.